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Histoire de Saint-Christophe

L’église Saint Christophe a été construite entre le XIème et le XIIIème siècle, sa crypte serait antérieure au XIème siècle.

  • Epoque carolingienne : première édification
  • 1050 : Contruction du  clocher, puis de la nef et de la crypte
  • Fin XIIème : agrandissement en style gothique
  • Fin XIIIème siècle : l’église est terminée.
  • 1928 : Inscription à l’inventaire des monuments historiques

Dans son « Histoire de Créteil » M Emile Galtier (Edition du Vieux Saint Maur, 1929) écrit à propos de l’église Saint Christophe de Créteil :

L’étymologie du nom de Créteil est demeurée obscure. Les premiers documents écrits l’appellent Christoilum. On serait tenté d’y voir terre du Christ. Coïncidence curieuse, l’église est consacrée à Saint Christophe, dans le nom duquel on retrouve encore le radical Christ.

La première fois qu’il est fait mention dans l’histoire du village de Créteil, c’est au neuvième siècle, mais pour un fait antérieur. Un moine de l’abbaye de Saint-Denis, nommé Usuard, qui vivait sous Charles-le-Chauve, a écrit un martyrologue dans lequel il dit ceci: « Au territoire des Parisi, au village de Créteil, furent mis à mort Agoard et Aglibert, ainsi que beaucoup d’autres personnes des deux sexes ». On peut reporter ce fait au passage des Huns en 451 et au massacre qu’ils firent des chrétiens dans la presqu’ile de Saint-Maur et dans Créteil »

Plus loin, à propos de l’église elle même:

C’est une des plus anciennes et des plus intéressantes de la région. Le clocher est bâti sur le porche comme dans l’église de Saint-Germain-des-Prés, c’est la partie la plus ancienne. Ce porche s’ouvre par une porte en plein cintre le long de laquelle se rencontrent des colonnes engagées surmontées de chapiteaux romans.

Le clocher a deux étages et supporte un toit en bâtière, c’est-à-dire à 2 pans. C’est une construction de style de transition entre le roman et le gothique.

A l’intérieur, l’édifice est de plan rectangulaire. Il se compose d’une nef et de deux bas-côtés, divisés en 6 travées par de fort piliers circulaires dont les chapiteaux sont à crochet et de style gothique.

On y voyait, autrefois des pierres tombales et des épitaphes qui ont disparu. On y admire encore une fort belle chaire, délicatement sculptée, dans le goût du dix-huitième siècle, portant en relief Saint Christophe, patron de l’église, et les deux martyrs, armés de pied en cap. Par la pureté de ses lignes, de son dessin autant que par son ancienneté, cette chaire mérite d’être classée aux monuments historiques.  Je la signale à la municipalité qui donne des preuves de son respect de tout ce qui touche à l’histoire du vieux village, en faisant restaurer l’antique clocher de l’église à M Le Curé Bégin, pasteur dévoué et éclairé dont le zèle augmente tous les jours le patrimoine matériel et morale de la paroisse.

Cette chaire a été donnée à l’église Saint-Christophe par Messire Alexandre-Julien Clément, chevalier, conseiller en la cour du Parlement, qui avait une habitation de campagne à Créteil. Un acte du 24 mars 1708, spécifie que « le curé et marguillier de la paroisse s’engagent, chaque fois qu’on prêchera, à faire dire un De Profundis pour l’âme de Messire Clément, écuyer, premier de chambre de Mme la duchesse de bourgogne, pour le don d’une chaire venue de bois sculpturé (sic) estimé 150 livres, pour prescher et l’avoir fait mettre et poser à sa place à ses frais » (…)

L’église possède une crypte du XIIe siècle à laquelle on accède par un escalier pratiqué à la hauteur du maitre-autel. Cette crypte est sans doute d’origine plus ancienne, et a dû être refaite lors de l’érection de l’Eglise actuelle.

Elle est de forme rectangulaire et divisée en trois travées. On y voir encore le sarcophage en pierre où reposaient les restes des saints martyrs et qui servaient de table d’autel, l’armoire où l’on cachait les vases sacrés et la piscine aux ablutions.

Les reliques des saints martyrs sont dans des châsses exposées dans l’Eglise.

Cette translation figure en ces termes aux registres d’état civile de Créteil :

Le mardi 21 avril 1807, six heures du soir, les châsses de Saint-Agoard et Saint Aglibert ont été scellées, après avoir enfermé les authentiques (sic) le procès-verbal de la cérémonie dans la châsses de Saint-Agoard. Le temps était très froid

JEANDIEU, maire

NOTE. La cassette renfermant les ossements des Saints Martyrs ci-dessus nommées et de leurs compagnons a été aussi scellée, le même jour et de suite déposée dans la cave qui se trouve sous le chœur de l’église.

Factum est illud scriptum ad memoriam hujus ceremoniae conservandam

Puisque nous sommes dans la partie religieuse de notre sujet, disons que dans la plaine où, selon la tradition, les Romains auraient campé, se trouvait une chapelle dite Notre-Dame-des-Mèches, dirigée par une confrérie. Il s’y faisait pas mal de pèlerinages, ce qui était pour cette confrérie d’un grand rapport, de telle sorte que la communauté des habitants et même des particuliers lui empruntaient de l’argent (…) L’origine de cette chapelle est incertaine. On sait seulement qu’elle était desservie par les chanoines de Saint-Germain-l(Auxerrois, qui possédaient également la ferme des Mêches et la majeure partie des terres de la plaines, 550 arpents (…) La chapelle fut fermées à la Révolution. Elle tombait en ruine lorsqu’elle fut démolie il y a quelques dizaines d’années. La cloche est aujourd’hui dans le clocher de l’église paroissiale. A la suppression du culte, dans la chapelle, pendant la période révolutionnaire, la statue de la Vierge, qu’on y révérait fut transportée solennellement dans l’église paroissiale le 5 juin 1791 (…)

A la révolution, la Constituante invita les prêtres à prêter le serment à la Constitution, Beaucoup adhérèrent. Le dimanche 23 janvier, le curé Jean-Baptiste Gendret et Martin Vassel, vicaire, s’y conformèrent dans l’Eglise en présence des autorités municipales, M Piot, maire.

Note : Selon André Dreux, dans  Créteil, mon village, p28, « Il faut regretter (…) que d’intéressantes pièces historiques aient disparu de l’intérieur »

En effet, le un grand maitre autel don de la Duchesse Caumont la Force, n’existe plus, ainsi que la chaire en bois sculpté et le tableau du peintre Raverat représentant les martyres de Créteil : ces objets auraient disparus, mas aucun détail ne vient nous éclairer sur les circonstances de ces disparitions.